Un peu d’histoire …

« Des Volques Tectosages aux Wisigoths, du Comte de Foix à Raymond VI de Toulouse, des Sarrasins aux Cathares, les dates et les repères d’un destin unique … »

Pyrène et les Pyrénées

Source : Wikipédia 

Pyrène est le nom de plusieurs personnages de la mythologie grecque. Celle qui est à l’origine du mot Pyrénées est la fille de Bébryx, souverain des Bébrices, peuple qui devait occuper la partie orientale des Pyrénées. Selon la légende, telle qu’elle est rapportée par Silius Italicus à propos du passage d’Hannibal dans cette région, Pyrène fut séduite par Héraclès (ou Hercule), hôte du roi Bébryx alors qu’il se rendait en Espagne. Après son départ, Pyrène désespérée s’enfonça dans les forêts et fut tuée par les bêtes sauvages. De retour, Héraclès lui éleva un tombeau grandiose, dont on a fait les Pyrénées. Des légendes ultérieures disent qu’avant de mourir, Pyrène mit au monde un serpent. La pierre d’Oô (découverte dans les Pyrénées centrales) conservée au Musée des Augustins de Toulouse, représentant de manière fruste une femme avec un serpent sortant de son sexe et mordant (ou tétant) un sein, a été mise en relation, sans aucune certitude, avec cette légende. D’autres situent dans la grotte de Lombrives le tombeau de Pyrène.

Luzenac

Source : histariege.com

La mention la plus ancienne de Luzenac semble dater de 1074 quand le Comte de Foix fit donation de la « villam de Lusinac » à l’abbaye de Cluny. En 1244, le seigneur Guillaume Bernard de Luzenac fait au Comte de Foix un serment relatif à Luzenac et à son château (il ne reste rien de ce château, qui était situé au lieu-dit « Le Castella »). Dans les registres de l’Inquisition de 1309 on trouve la « confession » pour crime « d’hérésie » d’un clerc nommé Pierre de Luzenac. En 1450, un acte précise que la seigneurie de Luzenac relevait de la châtellenie de Lordat.

En 1488, le seigneur de Luzenac Ramond de Miglos baille à fief, moyennant redevance, la Forge de Sortadel, sur le territoire de Luzenac, à Arnaud Peyre. Les restes de cette forge furent retrouvés lors de la construction de la ligne de chemin de fer à l’emplacement actuel de l’usine de talc.

A partir du XVII ième siècle Luzenac et Sortadel (ou Sourtadeil) sont parfois confondus dans les documents administratifs. Les deux termes apparaissent sur la Cartede Cassini.
Le comté de Foix

Source : Wikipedia
Le comté de Foix faisait partie du pays des Volques Tectosages sous les Romains ; se divisait en haut et en bas pays de Foix, et avait pour places principales : dans le haut-pays, FoixTarasconAx ; dans le bas-pays, PamiersSaverdunLézat-sur-LèzeLe Mas-d’Azil. Le comté de Foix, après avoir fait partie de l’empire romain, du royaume des wisigoths, de la monarchie mérovingienne, du duché d’Aquitaine, de l’empire carolingien, et enfin du comté de Carcassonne, fut détaché de ce dernier comté au XIe siècle, forma d’abord une seigneurie, et fut érigé en comté en 1050 en faveur de Roger Ier de Foix, fils de Bernard-Roger de Foix et petit-fils de Roger Ier le Vieux, comte de Carcassonne. S’ils sont tout d’abord vassaux des comtes de Toulouse, les comtes de Foix voient s’accroître leur puissance du XIe au XVe siècle.

Le comté fut uni en 1290 à la vicomté de Béarn. En 1398Isabelle de Foix, héritière du comté de Foix, le porta dans la maison de Grailly, par son mariage avec Archambaud de Grailly. Aux XIIIe et XIVe siècles les comtes de Foix comptent parmi les plus puissants féodaux du royaume de France.

Gaston III Febus de Foix-Béarn, dit Gaston Phébus, succède très jeune (12 ans) à son père sur des territoires morcelés. A l’ouest les vicomtés de Béarn, de Marsan et Gabardan. A l’Est le comté de Foix, les terres de Lautrec, le Nebouzan. Pour les possessions occidentales, Gaston Phébus doit hommage au roi d’Angleterre, Edouard III, duc de Gascogne, et pour ses possessions orientales (Foix, Lautrec) au roi de France Philippe VI de Valois. Cette situation conduit les rois rivaux de France et d’Angleterre à ménager Gaston Phébus. Avec cette stratégie les domaines de Gaston Phébus furent relativement épargnés par les désastres de la Guerrede Cent Ans. Quand elle éclate il n’y participe pas et se déclare neutre. Il épouse Agnès de Navarre en 1349, proche parente du roi de France. Sa vie est marquée par sa soif d’enrichissement et de magnificence et par des guerres perpétuelles. On l’accuse d’avoir assassiné lui-même son propre fils, son seul héritier, soupçonné d’avoir cherché à empoisonner son père à l’instigation de Charles II roi de Navarre. Il meurt d’une attaque d’apoplexie au cours d’une chasse à l’ours en 1391.

En 1479Éléonore Ire de Navarrereine de Navarre, qui avait épousé Gaston IV de Foix, comte de Foix, mourut, en choisissant pour son successeur son petit-fils François Phébus; mais celui-ci mourut fort jeune, et sa sœur Catherine de Navarre, en épousant Jean, sire d’Albret, fit passer dans cette maison le comté de Foix, ainsi que la couronne de Navarre. De ce moment, les destinées de ce comté se confondent avec celles de la Navarre.

Le comté de Foix sera intégré à la couronne de France en 1607, avec le mariage de Henri III de Navarre, comte de Foix, avec Marguerite de Valois, fille du roi de France Henri II.

Henri III de Navarre deviendra roi de France sous le nom d’Henri IV.

Les Cathares et Montségur

Source : Wikipedia

On appelle « Cathares » (du grec ancien καθαρός / katharós, « pur ») les adeptes d’un mouvement religieux dualiste médiéval. Le nom, tardif, a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église catholique. Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes », « Bonnes Femmes » ou « Bons Chrétiens », mais étaient appelés « Parfaits » par l’Inquisition. Le mouvement étant originaire de Bulgarie, les cathares ont souvent été aussi dénommés « bougres », qui dérive de bulgare. Le terme « bougre » a longtemps signifié également « homosexuel », en raison des accusations portées par l’église catholique concernant les mœurs supposées des cathares.

Les cathares, se considérant alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, adoptent le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament, leur unique prière étant le Notre Père. Ils considèrent que toutes les pratiques et sacrements instaurés par l’Église catholique romaine tout au long du Haut Moyen Âge, n’ont aucune valeur.

Se rapprochant des premiers chrétiens, les cathares croyaient que le salut passait par une vie de religion. Ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe : chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia, pour les femmes. La forme de prédication la plus courante associait au coin du feu de deux personnes de même sexe et conduira à l’accusation de bougrerie (homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l’Inquisition. Ils ne devaient pas mentir, s’abstenir de tout vice, de toute méchanceté, être simplement de Bons Chrétiens selon les Évangiles. Les parfaits ne devaient évidemment pas tuer, mais cela s’appliquait également aux animaux. Ils devaient également ne pas mentir, ce qui en conduisit plus d’un au bûcher, les inquisiteurs ayant appris à utiliser cette règle, ainsi que l’interdiction de jurer.

Pour tenter de faire disparaître cette hérésie, le pape Innocent III lance en 1209 contre les « Albigeois », comme l’on désignait aussi les cathares à cette époque, la première croisade qui se déroulera sur le territoire de la chrétienté occidentale. Avec la Croisade contre les Albigeois, il s’agit pour l’Eglise de mater une hérésie, mais aussi en partie, pour le pouvoir central de la royauté française, de soumettre les Seigneurs du Sud, trop indépendants. Néanmoins Philippe Auguste, le Roi de France, ne voudra jamais participer personnellement à cette croisade, il laissera ses vassaux libre de toutes actions. La guerre durera vingt ans (1209–1229). La lutte armée se poursuivit dans le Midi tout au long du XIIIe siècle, relayée plus tard par l’institution de l’Inquisition, créée en 1231 pour traquer la « dépravation hérétique ».

Le château de Montségur abritera une communauté cathare importante. En 1215, le concile de Latran cite la forteresse comme étant un repère d’hérétiques. En1229, le rôle de Montségur comme abri pour l’Église cathare est réaffirmée dans le traité de Meaux-Paris. À partir de 1232, ce rôle ne cesse de se renforcer. Parallèlement, le château accueillera également les chevaliers faydits (rebelles) qui furent dépossédés de leur terres par le traité de 1229. Au nombre de ces derniers figure Pierre-Roger de Mirepoix, cousin de Raymond de Péreille qui sera le maître militaire de Montségur.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, la forteresse subira pas moins de quatre sièges dont un seul sera couronné de succès :

  • Guy de Montfort, frère de Simon IV de Montfort fera une première tentative en 1212 ;
  • Simon IV de Montfort dirigera la deuxième en 1213 ;
  • en juillet 1241, Raymond VII de Toulouse sur l’ordre de Louis IX débutera un siège qu’il lèvera sans même donner un assaut ;
  • le dernier sera l’œuvre de Hugues d’Arcis, sénéchal de Carcassonne.

Celui-ci sera déclenché par le massacre de quelques inquisiteurs fait en 1242 à Avignonet en Lauragais par une soixantaine d’hommes issus de la garnison de Montségur. Le sénéchal de Carcassonne et l’archevêque de Narbonne (Pierre Amiel) furent chargés d’assiéger la forteresse, sur l’ordre de Blanche de Castille et de Louis IX. En mai 1243, les croisés, au nombre d’environ 6000 hommes, entourent Montségur.

De fait, l’équilibre des forces perdure jusqu’à Noël 1243 où une poignée « d’alpinistes » parvient, suite à une escalade audacieuse effectuée de nuit, à se rendre maître de la tour de guet. À partir de ce moment, un trébuchet est acheminé et monté qui bombardera sans relâche la position des assiégés comme en témoignent les nombreux boulets de pierre taillée retrouvés sur le site. Environ un mois plus tard, peut-être suite à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants.

Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les termes en seront les suivants :

  • la vie des soldats et des laïcs sera épargnée ;
  • les parfaits qui renient leur foi seront sauvés ;
  • une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements.

16 mars, la forteresse s’ouvre à nouveau. Tous les cathares qui n’avaient pas abjuré leur foi périrent sur le bûcher qui engloutit ainsi un peu plus de 200 suppliciés (le nombre varie légèrement suivant les sources) dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille. La tradition veut que le bûcher soit monté à 200 mdu castrum dans le « Prat dels Cremats » (le champs des brûlés) où une stèle fut érigée par la Société du souvenir et des études cathares. Sur cette dernière figure l’inscription : « Als cathars, als martirs del pur amor crestian. 16 mars 1244″.

Pyrène et les Pyrénées

Source : Wikipédia 

Pyrène est le nom de plusieurs personnages de la mythologie grecque. Celle qui est à l’origine du mot Pyrénées est la fille de Bébryx, souverain des Bébrices, peuple qui devait occuper la partie orientale des Pyrénées. Selon la légende, telle qu’elle est rapportée par Silius Italicus à propos du passage d’Hannibal dans cette région, Pyrène fut séduite par Héraclès (ou Hercule), hôte du roi Bébryx alors qu’il se rendait en Espagne. Après son départ, Pyrène désespérée s’enfonça dans les forêts et fut tuée par les bêtes sauvages. De retour, Héraclès lui éleva un tombeau grandiose, dont on a fait les Pyrénées. Des légendes ultérieures disent qu’avant de mourir, Pyrène mit au monde un serpent. La pierre d’Oô (découverte dans les Pyrénées centrales) conservée au Musée des Augustins de Toulouse, représentant de manière fruste une femme avec un serpent sortant de son sexe et mordant (ou tétant) un sein, a été mise en relation, sans aucune certitude, avec cette légende. D’autres situent dans la grotte de Lombrives le tombeau de Pyrène.

Luzenac

Source : histariege.com

La mention la plus ancienne de Luzenac semble dater de 1074 quand le Comte de Foix fit donation de la « villam de Lusinac » à l’abbaye de Cluny. En 1244, le seigneur Guillaume Bernard de Luzenac fait au Comte de Foix un serment relatif à Luzenac et à son château (il ne reste rien de ce château, qui était situé au lieu-dit « Le Castella »). Dans les registres de l’Inquisition de 1309 on trouve la « confession » pour crime « d’hérésie » d’un clerc nommé Pierre de Luzenac. En 1450, un acte précise que la seigneurie de Luzenac relevait de la châtellenie de Lordat.

En 1488, le seigneur de Luzenac Ramond de Miglos baille à fief, moyennant redevance, la Forge de Sortadel, sur le territoire de Luzenac, à Arnaud Peyre. Les restes de cette forge furent retrouvés lors de la construction de la ligne de chemin de fer à l’emplacement actuel de l’usine de talc.

A partir du XVII ième siècle Luzenac et Sortadel (ou Sourtadeil) sont parfois confondus dans les documents administratifs. Les deux termes apparaissent sur la Cartede Cassini.
Le comté de Foix

Source : Wikipedia
Le comté de Foix faisait partie du pays des Volques Tectosages sous les Romains ; se divisait en haut et en bas pays de Foix, et avait pour places principales : dans le haut-pays, FoixTarasconAx ; dans le bas-pays, PamiersSaverdunLézat-sur-LèzeLe Mas-d’Azil. Le comté de Foix, après avoir fait partie de l’empire romain, du royaume des wisigoths, de la monarchie mérovingienne, du duché d’Aquitaine, de l’empire carolingien, et enfin du comté de Carcassonne, fut détaché de ce dernier comté au XIe siècle, forma d’abord une seigneurie, et fut érigé en comté en 1050 en faveur de Roger Ier de Foix, fils de Bernard-Roger de Foix et petit-fils de Roger Ier le Vieux, comte de Carcassonne. S’ils sont tout d’abord vassaux des comtes de Toulouse, les comtes de Foix voient s’accroître leur puissance du XIe au XVe siècle.

Le comté fut uni en 1290 à la vicomté de Béarn. En 1398Isabelle de Foix, héritière du comté de Foix, le porta dans la maison de Grailly, par son mariage avec Archambaud de Grailly. Aux XIIIe et XIVe siècles les comtes de Foix comptent parmi les plus puissants féodaux du royaume de France.

Gaston III Febus de Foix-Béarn, dit Gaston Phébus, succède très jeune (12 ans) à son père sur des territoires morcelés. A l’ouest les vicomtés de Béarn, de Marsan et Gabardan. A l’Est le comté de Foix, les terres de Lautrec, le Nebouzan. Pour les possessions occidentales, Gaston Phébus doit hommage au roi d’Angleterre, Edouard III, duc de Gascogne, et pour ses possessions orientales (Foix, Lautrec) au roi de France Philippe VI de Valois. Cette situation conduit les rois rivaux de France et d’Angleterre à ménager Gaston Phébus. Avec cette stratégie les domaines de Gaston Phébus furent relativement épargnés par les désastres de la Guerrede Cent Ans. Quand elle éclate il n’y participe pas et se déclare neutre. Il épouse Agnès de Navarre en 1349, proche parente du roi de France. Sa vie est marquée par sa soif d’enrichissement et de magnificence et par des guerres perpétuelles. On l’accuse d’avoir assassiné lui-même son propre fils, son seul héritier, soupçonné d’avoir cherché à empoisonner son père à l’instigation de Charles II roi de Navarre. Il meurt d’une attaque d’apoplexie au cours d’une chasse à l’ours en 1391.

En 1479Éléonore Ire de Navarrereine de Navarre, qui avait épousé Gaston IV de Foix, comte de Foix, mourut, en choisissant pour son successeur son petit-fils François Phébus; mais celui-ci mourut fort jeune, et sa sœur Catherine de Navarre, en épousant Jean, sire d’Albret, fit passer dans cette maison le comté de Foix, ainsi que la couronne de Navarre. De ce moment, les destinées de ce comté se confondent avec celles de la Navarre.

Le comté de Foix sera intégré à la couronne de France en 1607, avec le mariage de Henri III de Navarre, comte de Foix, avec Marguerite de Valois, fille du roi de France Henri II.

Henri III de Navarre deviendra roi de France sous le nom d’Henri IV.

Les Cathares et Montségur

Source : Wikipedia

On appelle « Cathares » (du grec ancien καθαρός / katharós, « pur ») les adeptes d’un mouvement religieux dualiste médiéval. Le nom, tardif, a été donné par les ennemis de ce mouvement, jugé hérétique par l’Église catholique. Les adeptes de ce mouvement se nommaient eux-mêmes « Bons Hommes », « Bonnes Femmes » ou « Bons Chrétiens », mais étaient appelés « Parfaits » par l’Inquisition. Le mouvement étant originaire de Bulgarie, les cathares ont souvent été aussi dénommés « bougres », qui dérive de bulgare. Le terme « bougre » a longtemps signifié également « homosexuel », en raison des accusations portées par l’église catholique concernant les mœurs supposées des cathares.

Les cathares, se considérant alors comme les seuls vrais disciples des apôtres, adoptent le modèle de vie, les rites et les sacrements, des premières communautés chrétiennes. Ils s’appuient principalement sur les enseignements du Nouveau Testament, leur unique prière étant le Notre Père. Ils considèrent que toutes les pratiques et sacrements instaurés par l’Église catholique romaine tout au long du Haut Moyen Âge, n’ont aucune valeur.

Se rapprochant des premiers chrétiens, les cathares croyaient que le salut passait par une vie de religion. Ils étaient astreints à la chasteté, et devaient constamment aller par deux personnes du même sexe : chacun avait son sòci, ou compagnon, ou sa sòcia, pour les femmes. La forme de prédication la plus courante associait au coin du feu de deux personnes de même sexe et conduira à l’accusation de bougrerie (homosexualité) fréquemment enregistrée dans les registres de l’Inquisition. Ils ne devaient pas mentir, s’abstenir de tout vice, de toute méchanceté, être simplement de Bons Chrétiens selon les Évangiles. Les parfaits ne devaient évidemment pas tuer, mais cela s’appliquait également aux animaux. Ils devaient également ne pas mentir, ce qui en conduisit plus d’un au bûcher, les inquisiteurs ayant appris à utiliser cette règle, ainsi que l’interdiction de jurer.

Pour tenter de faire disparaître cette hérésie, le pape Innocent III lance en 1209 contre les « Albigeois », comme l’on désignait aussi les cathares à cette époque, la première croisade qui se déroulera sur le territoire de la chrétienté occidentale. Avec la Croisade contre les Albigeois, il s’agit pour l’Eglise de mater une hérésie, mais aussi en partie, pour le pouvoir central de la royauté française, de soumettre les Seigneurs du Sud, trop indépendants. Néanmoins Philippe Auguste, le Roi de France, ne voudra jamais participer personnellement à cette croisade, il laissera ses vassaux libre de toutes actions. La guerre durera vingt ans (1209–1229). La lutte armée se poursuivit dans le Midi tout au long du XIIIe siècle, relayée plus tard par l’institution de l’Inquisition, créée en 1231 pour traquer la « dépravation hérétique ».

Le château de Montségur abritera une communauté cathare importante. En 1215, le concile de Latran cite la forteresse comme étant un repère d’hérétiques. En1229, le rôle de Montségur comme abri pour l’Église cathare est réaffirmée dans le traité de Meaux-Paris. À partir de 1232, ce rôle ne cesse de se renforcer. Parallèlement, le château accueillera également les chevaliers faydits (rebelles) qui furent dépossédés de leur terres par le traité de 1229. Au nombre de ces derniers figure Pierre-Roger de Mirepoix, cousin de Raymond de Péreille qui sera le maître militaire de Montségur.

Dans la première moitié du XIIIe siècle, la forteresse subira pas moins de quatre sièges dont un seul sera couronné de succès :

  • Guy de Montfort, frère de Simon IV de Montfort fera une première tentative en 1212 ;
  • Simon IV de Montfort dirigera la deuxième en 1213 ;
  • en juillet 1241, Raymond VII de Toulouse sur l’ordre de Louis IX débutera un siège qu’il lèvera sans même donner un assaut ;
  • le dernier sera l’œuvre de Hugues d’Arcis, sénéchal de Carcassonne.

Celui-ci sera déclenché par le massacre de quelques inquisiteurs fait en 1242 à Avignonet en Lauragais par une soixantaine d’hommes issus de la garnison de Montségur. Le sénéchal de Carcassonne et l’archevêque de Narbonne (Pierre Amiel) furent chargés d’assiéger la forteresse, sur l’ordre de Blanche de Castille et de Louis IX. En mai 1243, les croisés, au nombre d’environ 6000 hommes, entourent Montségur.

De fait, l’équilibre des forces perdure jusqu’à Noël 1243 où une poignée « d’alpinistes » parvient, suite à une escalade audacieuse effectuée de nuit, à se rendre maître de la tour de guet. À partir de ce moment, un trébuchet est acheminé et monté qui bombardera sans relâche la position des assiégés comme en témoignent les nombreux boulets de pierre taillée retrouvés sur le site. Environ un mois plus tard, peut-être suite à une trahison locale, la barbacane tombe aux mains des assaillants.

Le 1er mars 1244, Pierre-Roger de Mirepoix se voit contraint de négocier la reddition de la place forte. Les termes en seront les suivants :

  • la vie des soldats et des laïcs sera épargnée ;
  • les parfaits qui renient leur foi seront sauvés ;
  • une trêve de 15 jours est accordée pour les cathares qui veulent se préparer et recevoir les derniers sacrements.

16 mars, la forteresse s’ouvre à nouveau. Tous les cathares qui n’avaient pas abjuré leur foi périrent sur le bûcher qui engloutit ainsi un peu plus de 200 suppliciés (le nombre varie légèrement suivant les sources) dont la femme, la fille et la belle-mère de Raymond de Péreille. La tradition veut que le bûcher soit monté à 200 mdu castrum dans le « Prat dels Cremats » (le champs des brûlés) où une stèle fut érigée par la Société du souvenir et des études cathares. Sur cette dernière figure l’inscription : « Als cathars, als martirs del pur amor crestian. 16 mars 1244″.